les Anciens d'Unisys

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Compte-Rendu des

JOURNÉES RENCONTRES 2006

"BORDEAUX, ARCACHON"

 

 

Bordeaux, mardi 5 septembre, 16h :15 : après avoir agoni d’injures mon GPS qui s’entête à me faire prendre une rue interdite à la circulation, je m’aperçois qu’il suffit de contacter la police municipale via un interphone judicieusement placé pour qu’immédiatement s’abaisse la grosse borne qui, telle la sardine du Vieux Port, bouche l’accès au cours de l’Intendance. On se croirait au passage de la mer Rouge par Moïse et ses Hébreux ! Dès lors, l’accès à l’hôtel Best Western devient un jeu d’enfant, comme l’a été celui de l’Ibis pour ceux d’entre nous qui y sont logés.  

Bref, les valises ouvertes et les affaires rangées dans les placards, il est temps de se retrouver dans l’un des salons de l’hôtel Ibis où après un apéritif d’accueil nous prenons notre premier repas en commun. Nous sommes installés autour de grandes tables rondes ce qui facilite les conversations et les échanges. Après cette (re)prise de contact chacun regagne son hôtel pour s’y reposer car les journées qui suivent s’annoncent chargées. Le programme de ces journées-rencontre concocté par notre président et ami, Jo, est particulièrement attractif.

  Et c’est dès 9 :00 heures que nous nous retrouvons tous ce mercredi matin place de la Comédie. Deux guides nous y attendent et vont nous prendre en main pour nous faire découvrir la ville. Du Grand Théâtre, magnifique bâtiment classique du 18ème  siècle, nous nous dirigeons vers l’esplanade des Quinconces. C’est sur cette superbe place qu’a été érigé le monument des Girondins, ce groupe de députés, souvent journalistes ou avocats, très influents durant les premières années de la Révolution de 1789 mais qui par la suite tombèrent sous les coups de "Montagnards" qui les guillotinèrent allégrement. De l’esplanade, par les célèbres Allées de Tourny, bel exemple de lotissement cossu du 18ème siècle, nous gagnons l’église Notre Dame, puis en admirant les beaux hôtels particuliers construits le long des cours de l’Intendance et du Chapeau Rouge, nous arrivons sur la place de la Bourse, admirable ensemble architectural dû à Gabriel. Nous remontons ensuite à travers les rues du vieux Bordeaux jusqu’à la cathédrale Saint André, la tour Pey Berland et l’Hôtel de Ville. Nous verrons aussi l’église Saint Pierre, la place du Palais, la Grosse Cloche. Nous nous arrêterons quelques instants pour visiter une exposition très intéressante sur Bordeaux, son histoire et son développement : les romains, l’Angleterre, les grands hommes Ausone, Montaigne, Montesquieu pour n’en citer que quelques-uns, le commerce du vin et celui beaucoup moins glorieux des esclaves …
  Après l’excellent déjeuner que nous prenons à la brasserie de l’O de l’Ha, à moins que ce ne soit l’eau de l’Ha ou peut-être même l’au-delà … nous embarquons dans un bus pour un tour de ville avant de partir sur la route des Graves. Nous jetons un coup d’œil (rapide, c’est tout ce que ça mérite à mon avis) sur l’architecture du Tribunal de Grande Instance : s’agit-il de barriques ? à moins que ce ne soient des ruches ? voire même des huttes préhistoriques ? on ne le saura pas et je parie que ça ne tourmente personne. Beaucoup plus intéressant de passer dans le quartier moderne de Mériadeck ; dans celui des Chartons en pleine rénovation ; de voir les alvéoles en béton de la base sous-marine ; d’admirer l’équilibre du vieux Pont de Pierre et d’y remarquer la puissance du courant de marée qui remonte la Garonne à l’heure où nous passons.
  Plein sud ensuite vers une destination bien connue des amateurs de Bordeaux : le château Smith Haut Lafitte. Nous y arrivons après avoir traversé un océan de vignes parfaitement entretenues. Ce château, un des fleurons des Graves, est fameux à plus d’un titre : d’abord par la qualité de ses vins blancs et (surtout) rouges mais aussi parce que depuis quelques années on y pratique la vinothérapie ou si vous préférez la santé par le vin, associé, il faut toutefois le préciser, à des bains, saunas, massages où l’eau joue un grand rôle et à une cuisine dite diététique. Si le cœur vous en dit, vous pouvez vous procurer sur Internet la liste de prix pour faire votre choix de la cure qui vous convient le mieux. Quant à nous, nous avons écouté avec intérêt la guide qui nous a expliqué la façon dont on cultive la vigne dans ce grand château, comment on récolte les grappes, comment on presse le raisin, comment en un mot on y pratique l’art de faire un grand vin et de l’élever jusqu’à sa maturité. C’est ensuite dans un caveau spectaculaire, rempli de barriques alignées comme les soldats d’un régiment de la Garde Écossaise que nous est offerte une dégustation. Elle nous a convaincus cette dégustation, il faut en convenir car nous avons été nombreux à nous laisser tenter par l’achat de quelques bonnes bouteilles.
  Cette longue et belle journée n’est pourtant pas finie. Retour sur Bordeaux, passage dans nos hôtels pour une courte halte avant de nous retrouver sur les quais de la Garonne, à l’embarcadère de l’Aliénor. C’est sur ce bateau que nous allons passer la soirée. Repas de gala, descente de la Garonne sur plusieurs kilomètres avant de revenir sur le fleuve jusqu’au Pont de Pierre (remarqué l'ouvrage permettant le passage de la barge pour l'Airbus-A380) d’où nous pouvons une fois encore admirer les quais et la superbe place de la Bourse encore plus belle sous la lumière des projecteurs. De retour à quai je ne sais s’ils furent nombreux parmi nous à rester pour danser comme le prévoyait le programme car la journée ayant été longue, je suis rentré me coucher !
 

Le rendez-vous du jeudi matin est fixé à 9 :00 heures à l’hôtel Ibis. Un bus avec chauffeur (c’est la moindre ses choses !) et guide nous y attend. Il fait un temps merveilleux et nous partons pour le Bassin d’Arcachon. A peine arrivés nous embarquons sur deux bateaux pour une longue promenade sur le bassin. Celui sur lequel je suis monté était commandé par un capitaine intéressant et facétieux qui nous a divertis une bonne partie de la croisière pendant laquelle deux jeunes (et jolies) hôtesses nous ont servi un déjeuner de la mer.  

Nous n’avons malheureusement pas pu déguster les huitres que l’on cultive sur place car, souvenez-vous, c’était l’époque où le sacro-saint principe de précaution avait conduit les autorités à en interdire la consommation. Est-ce bête ! Ceci ne nous a pas empêchés d’approcher des bouchots sur lesquels on élève les moules et des tables pour les huitres. Pendant cette longue promenade nous avons longé l’ile aux Oiseaux ; nous sommes passés devant de petits villages de pêcheurs,  nous nous sommes même arrêtés dans l’un d’eux pour y flâner dans les ruelles entre les maisonnettes de bois ; nous avons navigué jusqu’à la presqu’ile du Cap Ferret ; aperçu la Dune du Pyla côté mer, sans toutefois nous risquer à aller au banc d’Arguin : courageux mais pas téméraires.

 

De retour à Arcachon en début d’après-midi nous reprenons notre bus pour une promenade dans les beaux quartiers de la ville et nous gagnons la Dune du Pyla que les plus courageux vont escalader tandis que les autres les attendent à l’ombre des pins au pied de la dune en sirotant une boisson fraîche. Le temps clément incite au bain et le chauffeur nous arrête à deux pas d’une plage. Une bonne dizaine d’entre nous vont en profiter, même s’ils ont oublié leur maillot de bain dans leur chambre d’hôtel : un sous vêtement fera l’affaire. Et c’est là que s’est déroulé une scène que la bienséance m’interdit de rapporter ici mais dont – j’en suis sûr – certains photographes amateurs ont eu le temps (et l’audace !) de fixer sur la pellicule pour la postérité … N’insistons pas.

Le soir, revenus à Bordeaux, dîner au Bistrot du Sommelier … ou plutôt à son annexe ( !)

 

Le but de cette journée du vendredi c’est Saint Émilion. Saint Émilion est-il besoin de le rappeler c’est à la fois une jolie petite ville médiévale et une appellation de grand renom parmi les crus du bordelais. La journée nous permettra donc de mieux connaître ces deux aspects. Et c’est par le vin que nous commençons en nous rendant au Château Cantin à Saint Christophe des Bardes. Nous visitons en détail la cuverie et les chais avant la dégustation qui nous est offerte. Comme celle de l’avant-veille cette dégustation a eu un effet bénéfique pour le chiffre d’affaires du producteur ! Reconnaissons que ce n’est que justice car la qualité de ce que nous avons goûté nous a semblé d’un très bon standing.  

C’est ensuite dans Saint Émilion que nous nous retrouvons pour déjeuner : il fait une chaleur accablante et c’est donc avec beaucoup de plaisir qu’à l’issue du repas nous nous précipitons dans la fraîcheur de l’église monolithe taillée dans le calcaire. La petite ville est très pittoresque et nous la parcourons pour en découvrir tous les charmes : son site en fer à cheval autour d’un vallon verdoyant, ses jardins cachés derrière de hautes murailles, les couvents des Jacobins et des Cordeliers, sans compter les boutiques où l’on vend les produits locaux : vins évidemment et macarons. Le retour sur Bordeaux s’effectue via les vignobles de l’Entre-deux-Mers et ses charmants villages de vignerons.

    Le dîner de ce vendredi, dernier rassemblement de notre groupe, nous apportera un petit bémol qu’il serait particulièrement injuste de reprocher à nos organisateurs. Certes nous avons eu à faire à un restaurateur indélicat qui n’a pas été très "sport" en ne voulant pas nous installer en terrasse comme nous le lui demandions ; certes il faisait au départ très chaud dans la salle du premier étage où nous avons été finalement relativement nombreux à dîner ; mais cela valait-il les mouvements d’humeur de certains d’entre nous ? Mettons-les sur le compte de la fatigue et de la chaleur et n’en parlons plus. Mais rappelons-nous qu’il est difficile d’organiser des sorties de ce genre, surtout à distance, et que ce petit contretemps ne saurait altérer le plaisir que nous avons pris à être ensemble pendant ces trois jours ni ternir le souvenir que nous en gardons.
 

Alors, d’ores et déjà pensons à la sortie de l’an prochain : Marseille ?, Nantes ? Strasbourg ? Ailleurs ? Laissons au Bureau le soin de présenter le dossier au Conseil d’Administration et à ce dernier d’entériner le choix afin qu’il soit présenté à l’Assemblée Générale de janvier et accepté dans l’enthousiasme.

A l’année prochaine !

Jean ARNAUD