Historique
Longtemps avant que l'expression "Cloud computing"
ne naisse, les architectes de réseaux (ceux qui conçoivent
les réseaux intra et inter-entreprise) schématisaient
internet par un nuage dans leurs croquis. En anglais, on
parlait alors de "the cloud", ce qui signifiait à peu de
choses près l'internet que nous connaissons. Ce nuage
évoquait alors une connexion vers une quantité indéfinie
d'utilisateurs et non pas des services tel que nous
l'entendons maintenant.
L'informatique dans le nuage (en anglais, cloud
computing) est devenu un concept majeur faisant
référence à l'utilisation de la mémoire et des capacités de
calcul des ordinateurs et des serveurs répartis dans le monde
entier et liés par un réseau, tel Internet .
Les utilisateurs (le plus souvent des entreprises, mais aussi
vous ou moi) ne sont plus propriétaires de leurs serveurs
informatiques mais peuvent ainsi accéder de manière évolutive à
de nombreux services en ligne sans avoir à gérer
l'infrastructure sous-jacente, souvent complexe. Les
applications et les données ne se trouvent plus sur l'ordinateur
local, mais - métaphoriquement parlant - dans un nuage (Cloud)
composé d'un certain nombre de serveurs distants interconnectés
au moyen d'une excellente bande passante indispensable à la
fluidité du système. L'accès au service se fait par une
application standard facilement disponible, la plupart du temps
un navigateur Web.
Le "Software as a service" (SaaS), souvent associé au "cloud
computing" peut être vu comme un modèle économique de
consommation des applications : celles-ci sont consommées et
payées à la demande (par utilisateur et par minute d'utilisation
par exemple) et non plus acquises par l'achat de licences. Le
SaaS peut donc à ce titre reposer sur une infrastructure de type
"informatique dans le nuage". C'en serait donc fini des produits
à domicile tels WORD ou EXCEL par exemple.
Le concept d'informatique dans le nuage est comparable à
celui de la distribution de l'énergie électrique. La puissance
de calcul et de stockage de l'information est proposée à la
consommation par des compagnies spécialisées. De ce fait, les
entreprises n'ont plus besoin de serveurs propres, mais confient
cette ressource à une entreprise qui leur garantit une puissance
de calcul et de stockage à la demande.
Avantages
La mutualisation du matériel permet d'optimiser les coûts par
rapport aux systèmes conventionnels et d'accélérer la vitesse de
développement des applications partagées.
Comme pour la virtualisation, l'informatique dans le nuage
est plus économique grâce à son évolutivité. En effet, le coût
est fonction de la durée de l'utilisation du service rendu et ne
nécessite aucun investissement préalable (homme ou machine).
Notons également que l'élasticité du nuage permet de
fournir des services évolutifs et donc de supporter les montées
de charges.
Par exemple, Salesforce.com, pionnier dans le domaine de
l'informatique dans le nuage gère les données de 54 000
entreprises, et leurs 1,5 millions d'employés, avec seulement 1
000 serveurs (mars 2009). De même, la Fédération Française de
Tennis et IBM sont partenaires dans le cadre du tournoi de
tennis réputé de Roland Garros. IBM collecte, traite et diffuse
les informations (statistiques, scores, vitesse des balles,
production graphique télévisuelle...), en s'appuyant sur le site
internet officiel www.rolandgarros.com. Pour cela, IBM utilise
une informatique virtualisée : répartie sur trois sites
différents, les serveurs virtualisés sont sollicités en fonction
de la demande. Cette méthode de gestion d’importantes ressources
virtuelles – en mode informatique dans le nuage - permet de
faire face aux pics exceptionnels de fréquentation du site
internet pendant le tournoi.
De plus, et c'est un argument mis en avant par les
fournisseurs d'application en nuage, les services sont
extrêmement fiables car basés sur des infrastructures
performantes possédant des politiques efficaces de tolérance aux
fautes (notamment des répliques).
Inconvénients
Le problème fondamental reste la sécurisation de l'accès à
l'application entre le client et le serveur distant.
D'autre part les entreprises perdent la maîtrise de
l'implantation de leurs données ainsi que du cycle de vie des
applications, et il n'y aura par ailleurs plus la notion de
confidentialité des données (financières, inventions, plans de
prospection...).
Applications
Applications logicielles
Les logiciels en ligne tels que "Google Apps" peuvent
être perçus comme la partie logicielle émergée de cette nouvelle
manière de concevoir l'informatique. De même, les systèmes
d'exploitation pourraient être proposés à distance grâce aux
technologies de virtualisation.
Stockage
Les services de stockage en ligne permettent de stocker des
données et des documents sans avoir à augmenter continuellement
le nombre de serveurs
Les services suivants reposent déjà sur "l'informatique dans
le nuage" :
- Amazon Simple Storage Service ;
- Live Mesh (Live Desktop component) ;
- MobileMe (iDisk component).
Principaux
acteurs
La "révolution" de l'informatique dans le nuage est conduite
par des sociétés comme Google, Exalead, Salesforce.com et Amazon
ainsi que les fournisseurs traditionnels tels que IBM, Intel et
Microsoft. Unisys n'y est pas non plus étranger, bien entendu.
Fin juillet 2008, Intel, Hewlett Packard et Yahoo! ont noué
un partenariat visant à promouvoir la recherche dans le domaine
du Cloud Computing. La première initiative concerne la création
d'un environnement distribué (Cloud Computing Test Bed)
facilitant la recherche et les tests de logiciels,
d'administration de data centers et de matériels associés à
l'informatique dans le nuage à une échelle jamais atteinte. Pour
cette opération, les trois partenaires ont associé l'Infocomm
Development Authority of Singapore, l'Université de l'Illinois à
Urbana-Champaign et l'institut de technologie de Karlsruhe.
Infrastructure
La majorité des infrastructures d'informatique dans le nuage
se compose des services fiables fournis par la prochaine
génération de centres de traitement des données qui reposent sur
des technologies de virtualisation du calcul et du stockage.
La généralisation des connexions Internet à haut débit permet
d'optimiser les temps de réponse de l'infrastructure
centralisée.
Critiques
Pour l'informaticien Richard Stallman l'informatique dans le
nuage « est un piège », ses utilisateurs perdant le contrôle de
leurs applications. Ce militant du logiciel libre y voit un
concept publicitaire sans intérêt, rejoignant les critiques
exprimées par Larry Ellison, fondateur d'Oracle, selon lequel il
s'agit d'un phénomène de mode.

2 - ET POUR VOUS ET MOI, LES PARTICULIERS ?
Le Cloud Computing est généralement utilisé par les
entreprises, mais la firme de Moutain View nous
promet pour le deuxième semestre 2010, un nuage
accessible aux particuliers. Google décide d’aller
plus loin encore que l’initial navigateur Chrome, et
nous prépare le premier système d’exploitation natif
Cloud.
Extensibilité et instantanéité
Petit rappel : le Cloud Computing (ou encore
l’informatique dans les nuages, en français) permet
d’avoir recours à des données et à des méthodes de
calcul via des serveurs externes. Surtout utilisé
par les grandes entreprises, l’informatique
dématérialisée connaît deux gros avantages :
l’extensibilité et l’instantanéité. Autrement dit,
une entreprise peut stocker (ou supprimer) des
données autant qu’elle le souhaite, selon ses
besoins. Autre point, elle n’utilise ces serveurs
que lorsqu’elle en a besoin ; c’est le principe de
l’interrupteur électrique. Conclusion, en n’étant
pas propriétaires de leurs serveurs mais avec une
très bonne connexion Internet, l’outsourcing permet
aux entreprises de réduire considérablement leurs
coûts.
Des organisations - appelées datacenters - se
sont spécialisées dans le cloud computing, et
offrent la possibilité aux entreprises de louer des
serveurs virtuels. Amazon EC2 fait figure de
précurseur, mais il en existe bien d’autres :
Microsoft Azure, Google App Engine, ou encore OVH
qui vient tout juste de se lancer.
Le Cloud Computing accessible aux particuliers
Google se démarque aujourd’hui avec son projet de
nuage pour les particuliers. Parti du principe que
les systèmes d’exploitation ont été créés à une
époque où Internet n’existait pas, Google décide de
re-penser son Google Chrome dans une logique de
cloud computing. Baptisé Chrome OS (Chrome Operating
System), il sera disponible pour les consommateurs
avant fin 2010. Ce nouveau projet, d’abord adapté
aux netbooks puis aux ordinateurs de bureau et
ordinateurs portables, répond largement aux demandes
des consommateurs.
Simplicité et rapidité
Ce qu’ils souhaitent, c’est avant tout une
utilisation simple, rapide et sûre. Avec ce nouveau
système d’exploitation, les consommateurs auront
simplement accès à un navigateur web : il n’y aura
plus aucun fichier à enregistrer sur son disque dur,
plus aucune application à installer et plus aucun
logiciel à configurer. Pour avoir accès à ses
informations et outils personnels, il suffira de se
connecter sur son compte personnel.
Quels sont les avantages ? Demain, nous n’aurons
plus le soucis d’une mémoire saturée, ni la crainte
d’un disque dur qui lâche. Nous aurons accès à
toutes nos données - documents divers, photos,
vidéos, jeux, applications, logiciels - de n’importe
quel ordinateur, de n’importe quel pays.
Concrètement, comment ça marche ? Nous allumerons
notre poste, comme nous l’avons toujours fait. Sauf
qu’il n’y aura pas d’étape intermédiaire entre le
démarrage de l’ordinateur et le lancement du
navigateur Chrome OS. La connexion Internet se
mettra en route automatiquement, nous nous
loguerons, et nous récupérerons immédiatement tout
notre espace personnel, constitué sous forme
d’onglets.
Et la sécurité dans tout ça ?
Nos informations personnelles et/ou
professionnelles, stockées quelque part dans les
nuages, seront entièrement protégées… quoi que le
Cloud Computing - et d’un point de vue plus précis,
Google - commence à poser quelques interrogations en
terme de sécurité. En effet, la principale critique
de l’informatique dématérialisé porte sur le
possible manque de sécurité et de confidentialité.
Que se passerait-il si un opérateur spécialisé
dans le « Cloud Storage » venait à faire faillite ?
Les entreprises y ayant hébergées leurs données
informatiques pourraient alors tout perdre du jour
au lendemain. Un tel scénario n’est pas envisageable
pour Google, mais on se pose néanmoins la question
de l’utilisation possible de nos informations
personnelles à des fins commerciales. On sait déjà
que Google est capable de tracer nos comportements
et nos habitudes de consommation de l’Internet grâce
aux services qu’il nous offre. Avec Chrome OS,
Google a peut-être trouvé un moyen d’établir des
profils encore plus précis de ses consommateurs.
La grande question reste : que se passe t-il dans
les nuages de l’informatique dématérialisé ? Si les
entreprises qui ont recours au Cloud Computing se
posent la question, les particuliers peuvent eux
aussi s’interroger. La notion de propriété est
remise en cause, et le risque d’intrusion n’est pas
négligeable.
Google respectera t-il notre vie privée ? La
technologie du Cloud Computing n’en est qu’à ses
débuts, et avant d’être entièrement sûre, elle devra
subir des tests. On peut déjà s’attendre à des
optimisations qui permettront de protéger au mieux
les utilisateurs, et ainsi leur garantir la
confidentialité de leurs informations personnelles.
