Après avoir
supprimé 138 emplois en 2017 le groupe américain de services
informatiques Unisys restructure encore sa filiale française en
réduisant ses effectifs de moitié. Selon le syndicat Solidaires
informatique, 89 postes de techniciens, d'employés des fonctions de
support ainsi que des managers sont concernés par ces coupes. Les
premiers départs pourraient intervenir lors des fêtes de Noël.
Nouveau coup dur pour les salariés d’Unisys France. Trois
ans après avoir supprimé 138 postes, soit 37% des effectifs, la
direction du groupe de services informatiques a annoncé aux
syndicats et aux salariés de l'entreprise la mise en place d’un
autre PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). Cette fois-ci, 89
personnes seront concernées par ces coupes, ce qui représente la
moitié des collaborateurs de la filiale française. Dans le viseur de
ce énième plan de licenciement, 60% les employés des services
techniques du fournisseur., mais également des salariés des
fonctions de support et dans une moindre mesure des managers « En
France, le programme de restructuration de 2017 a permis au groupe
de se séparer de l’ensemble de ses équipes commerciales, de ses
consultants ainsi que d’employés des services transversaux, nous
rappelle un porte-parole du syndicat Solidaires Informatique. Celui
de 2020 aura un impact social très lourd car il ne repose pas sur un
appel au volontariat et concerne une grande majorité de techniciens,
des seniors qui ont le plus d’ancienneté, donc très difficiles
à reclasser », déplore t-il. A cela s’ajoute, le délai de mise en
oeuvre de ce PSE, ramené à deux mois lorsque moins de 100
personnes sont visées.
Pour Solidaires Informatique, il est regrettable que ces
pertes d’emplois frappent des salariés qui ont permis à Unisys
d’honorer un contrat remporté auprès d'Air France mais également de
KLM. pour assurer la maintenance et le déploiement des équipements
informatiques des deux compagnies aériennes « Air France KLM,
principal client de la SSII subit les difficultés du secteur aérien
depuis plusieurs mois, souligne l’organisation syndicale. Or, Il n’y
a pas eu de recherche de diversification des sources de revenus
Depuis des années, la compagnie vit sur ses acquis et ne développe
rien, ne recherche pas de nouveaux marchés, en dépit d’aides
publiques ou de dispositifs comme le CICE » Le syndicat
analyse cela comme une volonté prise par la maison mère de lâcher sa
filiale française pour sous-traiter.
3 000 salariés avant les années 2000
En 2017, Unisys avait engagé un processus de rationalisation qui
s'est traduit récemment par la fermeture de 9 filiales en Europe, en
Suède, au Portugal, au Danemark ainsi que dans certains pays de
l’Est. qui viennent d’être fermées. Basé à Blue Bell en
Pennsylvanie, la compagnie (23 000 salariés dans le monde, dont la
moitié aux Etats-Unis ) a réalisé un chiffre d’affaires de 495,2
millions de dollars au cours du troisième trimestre 2020, soit une
hausse séquentielle de 12,9% Toutefois, pour compenser une dette
retraite de 2,3 milliards de dollars, la maison mère a engagé une
programme de restructuration baptisé Go Forward pour réduire ses
coûts au détriment de bon nombre de collaborateurs européens de
l'entreprise.
Au cours de son histoire, Unisys aura procédé à
diverses restructurations, qui se sont soldées par plusieurs
dizaines de milliers de suppressions d'emplois et la fermeture de
nombreuses unités de production. Avant les années 2000, la filiale
française employait 3 000 personnes. Après le PSE de 2020,
elle ne comptera plus que 95 collaborateurs, mais selon Solidaires
informatique, l'objectif est de réduire la masse salariale pour ne
laisser qu'une coquille vide. En France, les représentants syndicaux
s'opposent à tout licenciement et demandent le gel immédiat de ces
procédures et l’engagement d’une négociation sociale adaptée
au contexte actuel de la pandémie et du chômage qui en découle.
Contactée par la rédaction du Monde Informatique, la direction
d'Unisys France n'a pu être jointe a l'heure où sont publiées ces
informations.